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Le Népal (suite 2 – posture)

Ce challenge Isha Kriya me ramène dans mon passé de méditant 😊

J’ai voulu tenir deux heures en méditation assise. C’était pendant mon séjour au Népal, dans le centre de méditation à Lumbini.

J’étais et je suis peut-être toujours un peu quelqu’un de têtu… et quand j’ai une idée dans la tête c’est dure de me faire faire demi-tour.

Je ne savais pas ce que c’était la méditation à ce moment-là…. Je croyais plein de choses, j’étais plongé dans toutes les belles histoires bouddhistes de Gautama (le Bouddha), et je me voyais des fois comme lui ! J’avais des pensées en méditation « quand je deviendrai un Bouddha »….

Au centre de méditation, je n’étais pas en paix, j’avais en moi encore énormément d’agitation et de « pain body » (ou souffrance du passé qui restait dans mon corps).

J’avais une détermination d’acier, elle était montée graduellement grâce à toutes les épreuves que j’avais passées avec succès depuis mon départ au premier centre de méditation à côté de Paris en 2007.

L’Angleterre : ma première vraie longue relation avec Dana, mes expériences sexuelles homme – femme, toutes mes expériences de travail (animateur, serveur, portier.. etc). Et ensuite l’apothéose, un poste dans une banque à Jersey comme comptable, suivi par un upgrade sur un gros projet… ou j’avais réussi à prouver ma valeur et intégrer le groupe de projet….

Comme dirait Ram Dass, « I was somebody »….

Le projet du Népal était un projet de vie en plusieurs étapes…

Étape 1 : Je deviens un Bouddha dans le centre à Lumibini

Étape 2 : Je pars en Inde voyager pendant les mois qu’il me reste avec mon visa d’un an

Étape 3 : Je trouve un poste dans une banque à Kalua Lumpur en Malaisie et je m’installe là-bas….

C’était simple pour moi, j’avais tout réussi… donc tous allaient réussir…

La seule différence avec l’Angleterre, Jersey et mon premier centre de méditation c’est qu’à ce moment-là, j’étais vraiment dans le moment présent, c’est pour ça que toutes les portes se sont ouvertes et il n’y avait aucun plan… tout est arrivé « comme ça ».

Le mental avait repris les rênes et avait écrit un magnifique scripte… « Et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfant »  lol 

J’étais clairement un winner… pas d’une manière direct.. Mais pour moi rien n’était plus impossible…

Moi qui avais une adolescence de souffrance, me retrouver à Jersey au téléphone avec des banquiers des Bermudes ou de Caïman… what the f… mon ego n’en pouvait plus !

J’étais un winner, et mon approche de la méditation était pour être honnête un peu la même : let’s done the work ! lol

Sauf que depuis que j’étais arrivé en Inde à New Delhi, tous c’était juste passé à l’inverse de mes plans… quand je suis arrivé à New Delhi, j’ai eu la trouille de ma vie. Je suis arrivé seul avec mon sac à dos. Je pensais que c’était comme Londres… NON ce n’est pas comme Londres. Je n’avais jamais vraiment vu la misère qu’il peut exister dans ces pays. Quand le taxi m’a baladé dans la ville pour m’amener à mon hôtel, à chaque feu rouge, une dizaine de personnes se présentait à ma fenêtre pour récupérer un p’tit billet…

Ce fut dur, je n’étais pas prêt dans ma tête à ça….

Quand je suis arrivé à Katmandou au Népal, j’ai eu la chance d’être logé par le frère de ma colocataire Népalaise à Londres. Et ce fut un vrai soulagement d’avoir un pied-à-terre à Katmandou, ça m’a permis de retrouver un peu de confiance, et l’aide de leur famille pour le transport pour aller à Lumbini était vraiment la bienvenue.

Oui parce que je suis pas du genre à préparer à l’avance… je prends un billet d’avion puis on verra…

Donc tous depuis mon arrivée en Asie était juste là pour me montrer que j’avais perdu le bon état d’esprit, celui d’openess (d’ouverture), celui qui t’encre dans le moment présent et qui permet aux choses d’arriver.

Le moine, au centre de méditation au Népal,  avec qui j’avais un entretien tous les jours, m’avait conseillé de faire durer plus longtemps mes assises… je ne dépassais jamais l’heure ou l’heure ¼. Je ne suivais pas vraiment la méthode vipassana, j’avais juste un flow de pensé et d’émotion qui me traversait avec de temps en temps des grands moments de répit, et de temps des grands moments de bien-être (lumière etc…) Et à chaque fois, que j’avais un moment de lumière ou de bien-être, j’avais construit une pensée dans ma tête qui se pointait sans exception à chaque fois… ça y est c’est Nibanna (ou Nirvana), ça y est c’est l’illumination ça arrive.. Et j’attendais mais rien ne se passait lol….

Et donc ce jours-là, je ne sais plus quand exactement, après peut-être un mois de centre, j’avais décidé de rester en assise semi-lotus 2h « what so ever », quoi qu’il arrive.

C’est terrible quand j’y repense.

Et je l’ai fait, mais ça n’a pas été sans conséquence. J’avais beaucoup trop de tension en moi et au lieu de m’ouvrir à cette vérité et d’adapter, ou clairement de changer mes plans pour me réaligner avec le ici et maintenant, je suis resté têtu et j’ai fait cette assise.

Ce qui s’est produit, c’est qu’au bout d’une heure et 45 minutes, la tension était tellement forte en moi, j’étais extrêmement contracté et j’avais une douleur de plus en plus forte à la fesse gauche. Je restais persuadé que rien ne pouvait m’arriver puisque j’étais en train de méditer et puisque finalement j’allais devenir le Bouddha ! bah oui !

Et ce qui s’est produit a été d’une violence extrême, j’ai senti le tendon de ma fesse gauche se… pas se fracturer.. Mais tout comme… et je l’ai vue en direct, puisque comme tout bon méditant, j’avais pris l’habitude d’observer la douleur, sans être atteint plus que ça… mais là j’ai senti une douleur extrême…. Et le pire, c’est que je n’ai pas bougé d’un yota, je suis resté dans cette posture jusqu’à la fin de ma méditation de 2 heures….

À suivre….

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