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Ma première retraite vipassana

Avant de parler de cette expérience, je tiens à préciser que je ne suis pas (ou plus) bouddhiste, et que pendant un temps j’ai complétement rejeté cette religion ou philosophie parce que toutes mes expériences de bien-être avait été associé à la méditation (et donc au bouddhisme).

J’ai dû brûler tous mes manuscrits bouddhistes et découvrir le moment présent avec Eckart Tolle avant de pouvoir me réconcilier avec le bouddhisme et comprendre son essence (qui est la même que toutes les religions – la source).

Je vais devoir quitter le moment présent et me replonger dans mes souvenirs 😉

Retour en 2007, j’ai 23 ans, je suis drogué au cannabis depuis 8 ans, mes études ne me conviennent pas, j’ai le cœur brisé à cause de déception amoureuse, et sexuellement je suis frustré et très malheureux (notamment à cause de ma bisexualité)… Bref ce n’est pas la joie !

Quelque mois auparavant, je suis tombé sur le livre d’Anthony Di Melo, « quand la conscience s’éveille », ç’a été un sursaut dans ma vie, j’ai passé mon temps à dire : « mais oui… » en lisant se livre… (lire l’article : « qu’est-ce que l’éveil« )

J’ai derrière instauré une méditation quotidienne (aujourd’hui je ne pratique plus de méditation structurée, voir mon article « qu’est-ce que la méditation« ).

J’ai arrêté le cannabis, et je suis allé voir une psychothérapeute pendant 1 an… j’étais décidé à m’en sortir… l’année s’est passée avec des haut et des  bas et me revoilà en septembre 2007 après l’été.. Et je n’ai pas vraiment l’impression d’être sorti du gouffre… Une idée me prend, et fait son chemin, je veux partir un an en Inde… méditer…

La synchronicité a fait son travail (je ferais un article sûr qu’est-ce que la synchronicité), et je ne sais plus bien comment, je me retrouve dans le salon d’une personne qui a rejoint les ordres bouddhistes, pour une méditation. Cette personne allait organiser une retraite vipassana, pas en Inde, mais à 250 km au sud de Paris. L’univers m’a envoyé ce dont j’avais besoin.

Cette retraite devait durer 10 jours initialement.

Je crois que je n’ai jamais eu aussi peur à ce moment-là… Je me lançais totalement dans l’inconnue.. Sur l’autoroute plusieurs fois avant d’arriver à destination, je me suis arrêté pour me dire : arrête tes conneries et fait demi-tour… lol.

Mais j’y suis allé. Pour faire simple une retraite vipassana c’est 12h de méditation par jour, 6 heures en marche et 6 heures en assise… 2 repas par jour, à 6 h le matin et 11h30. On respecte un silence, pas de conversation entre les participants pendant toute la période de la retraite et pas de distraction (télé, musique, etc…).

Pour être honnête, ça secoue un peu quand on a pas l’habitude.. Même beaucoup.

J’ai été incapable de respecter le planning, je marchais plus que je méditais et pas vraiment la marche méditative mais plutôt marche sportive. Et les assises si je tenais 45 minutes c’était formidable.

J’étais dans l’œil du cyclone pendant pratiquement toute la retraite, j’étais absolument pas détendu ou en paix.. Et lorsqu’il y avait un entretien (qui se passait par 2 participants devant un moine), la jeune qui était mon binôme pour les entretiens vivait des expériences de paix et de bien-être, moi j’étais terrorisé c’était l’enfer… et en plus ça faisait rire le moine…

À la fin des 10 jours, j’ai commencé à expérimenter mes premières expériences physiques, au départ de simple picotement, puis des vagues de vibration dans mon corps qui pouvait durer des soirées entières… bref je commençais à m’apaiser…

La none, qui m’avait fait intégrer ce groupe de méditation connaissait ma situation du moment (sans emploi) et m’avait proposée de faire durer le séjour 10 jours de plus. Cette fois-ci, je serais tout seul dans le centre de méditation avec elle… Comme je commençais à ressentir mes premiers moments d’apaisement, j’ai accepté. Du coup ces 10 jours se sont finalement transformé en 20 jours.

Quelques jours avant la fin de la prolongation, un yogi, Damien, qui avait participé à la retraite initiale, avait contacté la none pour lui demander s’il pouvait revenir passer quelques jours au centre…

Du coup, elle me demanda si je souhaitais prolonger encore mon séjour, puisqu’elle allait rester encore plusieurs jours… Et j’acceptai, je sentais en moi qu’à ce moment-là j’étais au bon endroit.

À cette époque, je vivais chez mes parents, et ils étaient assez.. terrifiés quant à chaque échéance je les prévenais que je prolongeais encore le séjour.

Et me voilà seul avec Damien, dans le centre de méditation. Damien avait le look du yogi, vêtement large, longue barbe, cheveux longs… et cette période (qui finalement dura 20 jours de plus) fut assez comique…

J’ai des souvenirs ou je me forçais à ne pas exploser de rire quand je le voyais marcher au ralenti ou un soir se battre avec sa lampe dynamo pour ne pas me déranger dans la salle de couchage…

Cette expérience à en tout durée 45 jours… ce fut exceptionnelle, et aujourd’hui j’ai encore énormément de gratitude d’avoir pu vivre ça.

Par la suite, je suis parti en Angleterre, et je disais souvent, Londres c’est une promenade de santé comparé au centre de méditation (même si ce n’était pas complément vrai !)

J’ai commencé à me construire une nouvelle identité, celle de bouddhiste, parce que j’ai dérivé le bien-être que j’ai tiré de cette retraite (l’isolement avec la diminution de l’agitation mentale) avec la religion bouddhiste et la technique de méditation vipassana…

Ce fut le premier grand piège dans lequel je suis tombé… et j’en suis sorti bien des années après lors de ma seconde retraite vipassana que je raconterais dans un autre article.

Néanmoins, ce « piège » était nécessaire car il m’a permis d’apprendre et d’avancer sur ce chemin… aujourd’hui rétrospectivement, j’ai de la gratitude sur toutes les épreuves que j’ai traversées, car j’ai énormément appris…